Skip links

L’Autisme en 3 questions

En avril, le Québec brille en bleu, mettant de l’avant le trouble du spectre de l’autisme et les personnes autistes. Avec pour point culminant la journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme, le mois d’avril est parsemé d’évènements ayant pour but de briser les préjugés en créant un lien par des activités et de l’information.

1. Qu’est-ce qui se cache derrière la notion d’autisme ?

Le Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) regroupe un ensemble de troubles neurodéveloppemen-taux générant un fonctionnement spécifiques. C’est-à-dire que le cerveau d’une personne autiste se développe différemment d’une personne neurotypique (dont le développement cérébral est considéré comme étant dans la norme) et va fonctionner d’une autre manière.

4 caractéristiques du Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA)

Les critères attribués à l’autisme sont nombreux, le TSA regroupe en effet ce que l’on appelait autisme infantile, le syndrome d’Asperger ou encore l’autisme atypique. C’est le DSM-V (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) qui a introduit en 2013 le terme TSA et établit qu’un trouble du spectre de l’autisme se caractérise par :

Des déficits persistants dans la communication

Des modèles de comportement, activités ou intérêts restreints et répétitifs

La présence des symptômes depuis la petite enfance

L’altération du fonctionnement quotidien par la superposition des symptômes

Au Québec, c’est 1,4% de la population qui est considérée comme ayant unTrouble du Spectre de l’Autisme (TSA). Il existe aujourd’hui plusieurs théories concernant l’origine du TSA (prédisposition génétique, exposition aux polluants) qui vont dans le sens de l’effet d’influences multi-factorielles.

« En clair, l’autisme n’est ni un déficience intellectuelle, ni un trouble du comportement. Il découle de la façon dont le cerveau s’est structuré et rend différente la manière de percevoir le monde, de traiter l’information et décoder les émotions. » 

Il est important de préciser que ces éléments de définition ne font qu’énoncer les caractéristiques que peuvent présenter des personnes autistes. Bien évidemment leur personnalité ne va pas se limiter à l’expression simple de ces traits.

2. Quel est le profil type d’une personne autiste ?

Des personnes réservées? Qui n’aiment pas le sport? Qui n’aiment pas le contact? Très douées en sciences? Les idées préconçues sur la personnalité des autistes sont nombreuses souvent et nos écrans contribuent à les alimenter.

Rain Man, un des premiers films à parler d’autisme, met en scène une personne atteinte syndrome d’Asperger, qui est la forme d’autisme la plus représentée dans le monde télévisuel (sans pour autant être la plus répandue). Dès lors, une fascination s’est mise en marche pour « l’autisme savant », que l’on retrouve un peu partout, de manière plus ou moins explicite.

Dans la télésérie Big Bang Theory, le personnage de Sheldon Cooper avec son QI hors normes, son incapacité à comprendre le sarcasme, son intérêt pour la science et les objets de collection (entre autres) nous amène à penser qu’il a un syndrome d’Asperger. Au travers de son exemple, on peut observer toute une catégorie de personnages télévisuels modernes ayant des traits plus ou moins caricaturaux du syndrome d’Asperger, oscillants entre une compréhension hors-norme de systèmes logiques et moindre des relations humaines.

Ces « héros » intellectuels ont quasi-systématiquement des difficultés sur le plan émotionnel. Cela suit l’idée que le potentiel d’une personne est constitué d’une quantité limitée et que le sur-développement d’une capacité implique le sous-développement d’une autre. On retrouve cette idée avec les personnages de Walter O’Brien dans Scorpion et de Sherlock Holmes dans Sherlock : deux génies aux facultés intellectuelles ultra-développées avec pour points communs l’obsession de la réussite et la difficulté ou l’absence de gestion des émotions.

Ces représentations sont loin de témoigner de ce qu’est l’autisme en réalité, le personnage de Sam Gardner dans Atypical s’en rapproche déjà un peu plus. Cette série met en scène les défis de la vie quotidienne que doit relever un jeune garçon autiste. Le récit ne se focalise pas uniquement sur le personnage principal et permet de voir comment les proches de Sam vont se comporter vis-à-vis de lui et les impacts que cela a sur chacun.

Pour avoir une idée plus claire et plus juste du profil que peut avoir une personne autiste, il existe des témoignages, où des personnes autistes s’expriment et nous expliquent qui ils sont et ce qu’ils vivent. Il faut néanmoins avoir conscience que ces expériences leurs sont propres, ce qui signifie qu’elles n’ont pas valeur de généralité.

Se questionner sur le profil « type » d’une personne autiste ne nous renseignera que sur les traits généraux du TSA que certains possèdent et d’autres pas.

Être autiste ne répond pas à l’addition simple de tous les symptômes qui sont attribués au TSA, c’est avant tout être une personne unique avec ses goûts, ses valeurs et ses envies. Il y a donc autant de profils qu’il y a de personnes.

3. Comment fonctionne une personne autiste ?

Les lignes qui suivent décrivent des principes généraux, leur objectif n’est pas qu’ils soient attribués à tous les autistes que vous rencontrerez, mais de vous donner une idée globale du fonctionnement que peut avoir une personne autiste.

Le fonctionnement cérébral chez les personnes autistes

Brigitte Harrisson et Lise St-Charles, (fondatrices de SACCADE), utilisent la métaphore de la boîte de vitesse pour illustrer la particularité du fonctionnement cérébral chez les personnes autistes :

Une personne neurotypique possède une boîte automatique : on parle d’un traitement automatique et simultané de plusieurs informations et d’une sollicitation de toutes les modalités sensorielles (vue, toucher, odorat, etc.). Ces opérations sont rapides et requièrent peu d’efforts.

Une personne autiste possède une boîte manuelle : les informations sont traitées unes à unes et de manière consciente. On parle de la sollicitation de la modalité visuelle principalement. Ces opérations sont lentes et requièrent beaucoup d’efforts.

3 caractéristiques propres au cerveau autistique

Brigitte Harrisson et Lise St-Charles distinguent aussi 3 caractéristiques propres au cerveau autistique :

  1. La difficulté d’initiative du cerveau (besoin d’un démarreur pour déclencher son action)
  2. La difficulté d’abstraction (tout ce qui n’est pas visible et concret n’est pas pris en compte)
  3. La difficulté de rappeler l’information en temps réel (celle qui est associée au vécu, au ressenti)

Ces éléments nous permettent d’envisager à quel point un mode de communication standard peut être inadapté pour interagir avec une personne autiste.Ce qui pourrait être interprété comme de la lenteur ou de l’indifférence ne pourrait être que la face visible d’un travail cognitif complexe caché. Autre exemple, on pourrait croire qu’une personne autiste est insensible car elle évoque peu ses émotions passées, alors qu’il lui est juste difficile de rappeler ce qu’elle a ressenti.

Le fonctionnement du cerveau autistique comporte un certain nombre de différences avec le cerveau neurotypique. Comprendre ces différences va permettre de limiter les interprétations erronées des actes et comportements qu’une personne autiste peut avoir, d’améliorer les interactions autiste / neurotypique et par conséquent la qualité de vie de chacun.

En conclusion

Être autiste, c’est avoir une vision du monde différente et chaque personne a ses propres caractéristiques. La meilleure façon de briser les barrières c’est de s’ouvrir à cette différence, à cette vision, et essayer de la comprendre. Cela peut-être très complexe et en ce sens, l’aide d’un professionnel peut être la bienvenue. N’hésitez pas à contacter les professionnels en psychologie de la Clinique de Psychologie Québec, ils se feront un plaisir d’échanger avec vous à ce sujet.

Votre enfant présente des signes de Troubles du Spectre de l'Autisme? Prenez rendez-vous avec un thérapeute

Thérapeutes liés

  1. Portrait de Claude Gaumond, psychologue à la Clinique de Psychologie Québec

    Claude Gaumond

    Psychologue

    Claude est spécialiste dans l’évaluation et la gestion de l’anxiété et des troubles de l’attention-concentration. Il accompagne depuis 25 ans des adultes, des adolescents et des familles.

    Voir le profil
  2. Portrait de Ginette Barriault, travailleuse sociale à la Clinique de Psychologie Québec

    Ginette Barriault

    Travailleuse sociale

    Ginette offre un soutien psychosocial aux personnes qui vivent des difficultés au quotidien, à la suite d’un événement ou lors d’une situation de crise. Elle cumule plus de 30 ans d’expérience.

    Voir le profil
  3. Portrait de Moussa Souami, psychologue à la Clinique de Psychologie Québec

    Moussa Souami

    Psychologue

    Son parcours et son expérience permettent à Moussa Souami de comprendre et d’accompagner dans leur globalité les personnes vivant des difficultés d’adaptation ou une période de crise.

    Voir le profil
  4. Portrait de Sylvie Royer, psychologue à la Clinique de Psychologie Québec

    Sylvie Royer

    Psychologue

    Communicatrice hors pair, Sylvie aide depuis plus de 30 ans les personnes à développer leur plein potentiel et les accompagne dans leur cheminement vers le mieux-être.

    Voir le profil
  5. Portrait de Walter Chavarria, psychologue

    Walter Chavarria

    Psychologue

    Walter se consacre à la pratique d’évaluations diagnostiques des troubles de comportement ou d’attention (TDAH, douance, etc.) auprès des enfants, des adolescents et des adultes.

    Voir le profil
  6. Portrait d'Isabelle Guay, psychologue à la Clinique de Psychologie Québec

    Isabelle Guay

    Psychologue

    Au cours des 21 dernières années, Isabelle a acquis une expertise en dépistage, évaluation et psychothérapie auprès d’enfants, d’adolescents et d’adultes.

    Voir le profil
  7. Portrait de Jacinthe Bédard-Lacroix, psychologue à la Clinique de Psychologie Québec

    Jacinthe Bédard-Lacroix

    Psychologue

    Jacinthe offre de la psychothérapie pour les enfants qui vivent des problématiques de gestion des émotions et pour les parents qui recherchent une guidance.

    Voir le profil
  8. Portrait de Pierre-Luc Gagné, neuropsychologue à la Clinique de Psychologie Québec

    Pierre-Luc Gagné

    Neuropsychologue

    Pierre-Luc évalue et soutient dans leur démarche les enfants, les ados, les adultes et les aînés. Il se spécialise dans les troubles neurodéveloppementaux. (TDAH, TSA, etc.)

    Voir le profil
  9. Portrait de Sarah Tardif, neuropsychologue à la Clinique de Psychologie Québec

    Sarah Tardif

    Neuropsychologue

    Sarah Tardif, neuropsychologue, fait l’évaluation de troubles neuropsychologiques (ex. : TDAH, séquelles d’un AVC, etc.) chez une clientèle de tout âge.

    Voir le profil
  1. Psychothérapie

    Psychothérapie enfant et adolescent

    Les comportements de votre enfant vous inquiètent? L’aide d’un professionnel spécialisé pour l’outiller l’aidera à faire face aux difficultés.

  2. Psychothérapie

    Thérapie en ligne

    Que ce soit pour une thérapie individuelle, une thérapie de couple, une thérapie familiale, une sexothérapie ou du counseling.

Laisser un commentaire